Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/inguiniel-56240/en-images-ils-luttent-avec-acharnement-contre-le-gel-aux-vergers-du-plessis-f058a7f2-af3e-11eb-9a99-795f7749029c
Depuis plusieurs nuits, Marie et Philippe de Virville, les responsables du domaine bio du Plessis à Inguiniel (Morbihan), mènent une lutte sans relâche contre le gel qui met à mal la future récolte de pommes. Heureusement, les températures devraient remonter dans les prochains jours.
Les vergers vallonnés du Plessis à Inguiniel (Morbihan) sont en fleurs actuellement et c’est une féerie. Mais, pour Marie et Philippe De Virville, exploitants, derrière cette belle image, il y a de l’angoisse. Les épisodes de températures négatives la nuit se succèdent et menacent d’anéantir la production de fruits. Depuis l’acquisition du domaine, ils ont pourtant connu plusieurs assauts de gel : en 1991, 1997, 2012, 2017, mais pas à cette fréquence.
Cette année, la végétation a démarré plus tôt. Ils constatent que l’épisode prolongé de gel nocturne printanier, depuis le 6 avril jusqu’à ce début mai, compromet la récolte à venir car, plus la végétation avance, plus les pommes sont sensibles aux températures négatives. Le thermomètre est descendu plusieurs fois au-dessous de zéro. Plus de dix nuits.
Bougies et aspersion comme moyens de lutte
Pour atténuer les méfaits de ces gelées dévastatrices sur les variétés précoces et préserver leurs arbres fruitiers, le couple utilise deux techniques. Elles ont pour effet de faire monter la température de deux ou trois degrés, mais demandent une surveillance sans relâche. En fonction de la météo, les équipes sur le qui-vive s’organisent au milieu de la nuit.
Dès l’alerte donnée par la sonde placée dans le vallon (zone plus froide) et sur portable, des centaines de bougies à la paraffine, contenues dans des seaux, sont alors allumées dans les allées, tous les deux mètres environ. Sur les parcelles particulièrement exposées, c’est l’aspersion d’eau sur les hampes florales qui est mise en route. La glace formée autour des boutons les protégera d’un choc thermique. Les buses virevolteront jusqu’au réchauffement de l’air par les premiers rayons du soleil.
« Notre grande inquiétude est de voir ce risque s’établir tous les ans »
« La nouveauté cette saison, c’est la répétition des nuits de gel qui nécessite une astreinte constante pour la surveillance et la mise en place de dispositifs onéreux, dont l’efficacité demeure malgré tout relative », regrette le couple.
« Au-delà des nuits courtes, il faut rester cependant opérationnels le jour pour assurer la continuité des activités du quotidien (livraisons, calibrage). Notre grande inquiétude est de voir ce risque s’établir tous les ans, combiné à des périodes de canicule l’été. Il faudra attendre la mi-juin pour établir un bilan précis des dégâts », s’inquiètent Marie et Philippe de Virville.
La douceur des températures annoncée ces prochains jours leur procurera un peu de répit.